Pétrole, énergie et développement ...première partie

Publié le par geograv

Au moment où j'écris cet article, le baril franchit la barre des 130 $ à New York. Et provoque logiquement l'inquiétude des consommateurs. Avant tout parceque cela touche directement notre porte-feuille. Mais l'augmentation du prix du pétrole n'a pas la même incidence que celle du kilo de tomate. C'est une énergie, cela implique des répercussions plus profondes.

Le mieux pour le comprendre est de partir simplement d'un exemple :
Gontrand cultive son champs. Un petit champs de 1 ha. C'est pas beaucoup ? C'est qu'il est seul et qu'il n'a qu'une faux et une herse et qu'il doit tirer ça tout seul ! De plus, il y a une rivière a 500 mètres et il a un seau et doit faire des allers-retours pour arroser son champs.
Conséquence, Gontrand travaille beaucoup mais ne gagne pas beaucoup. Il rêve de cultiver un champs de 2 ha mais il ne peut pas. Pas le temps. Et les années où le climat est pourri, Gontrand n'a même pas grand chose à manger. Et c'est d'autant plus dur de travailler l'estomac vide.
Pour aider Gontrand, nous lui envoyons un conseiller. Nous pouvons envisager plusieurs propositions :

1 - Travailler plus pour gagner plus
2 - Acheter un autre seau à Gontrand
3 - Acheter un cheval à Gontrand

Ceux qui ont répondu 1 ne veulent pas changer de système : il me faut 1 h pour réaliser une tâche et si je veux faire le double, je travaille deux fois plus. Pas de variation du rendement donc.
Ceux qui ont répondu 2 ont une bonne idée. On ne change pas le système mais on l'améliore. C'est la différence entre une invention et une innovation. Mais pas sûr que ça suffise à Gontrand.
Ceux qui ont répondu 3 sont des révolutionnaires. Rien que ça ! Ils ont changé d'énergie. Ce n'est plus Gontrand qui tracte la herse mais le cheval. C'est plus rapide, plus efficace. Mais vous remarquez aussi que c'est plus cher et que ça remet en cause la façon de travailler de Gontrand.
Au bout du compte, il peut s'occuper de 2 ha et vendre une partie de sa récolte et ... acheter un autre seau par exemple. Et à mesure qu'il investit, ses revenus augmentent. Ses dépenses aussi puisqu'il faut nourrir le cheval. Mais il est tout de même gagnant. Et comme il produit plus que ce dont il a besoin, d'autres personnes pourront devenir chimiste, ouvrier du batiment ou banquier sans craindre de famine, surtout pour certains...
Et puis arrive le moment ou il y a trop de chimistes, d'ouvriers et de banquiers. On explique à Gontrand qu'il doit produire plus. Que faire ?

1 - Travailler plus pour gagner plus
2 - Fabriquer une herse en fer qui s'enfonce plus dans la terre
3 - Acheter un tracteur à Gontrand

Ceux qui ont répondu 1 n'ont pas compris que Gontrand a besoin de temps pour s'instruire pour repenser sa façon de travailler. Mais peut-être est-ce ce qu'ils veulent.
Ceux qui ont répondu 2, ont encore une fois raison mais perfectionnent le système existant.
Ceux qui ont répondu 3 à nouveau changent d'énergie.

Comme précédemment, la production augmente. Furieusement même puisqu'en plus Gontrand a acheté des engrais et des variétés sélectionnées au chimiste ainsi que des silos de grande capacité à l'ouvrier du batiment. Il a un champs de 100 ha et il peut nourrir de nouvelles professions qui viennent compléter, élargir, enrichir notre société. Par exemple : des stars de la télé, des politiciens et des spéculateurs.
Ses revenus augmentent. Ses dépenses aussi : pour financer tout ça, il s'est endetté chez le banquier, il achète de l'essence au chimiste. Mais il est toujours gagnant et s'achète une télé.

Et patatras ! Audelà des mers, un autre Gontrand, Gontranzu, produit la même chose mais moins cher. Gontrand perd des clients et de l'argent. En plus, Gontranzu a aussi besoin de pétrole. Et les prix flambent.
Que faire ?

1 - Travailler plus pour gagner plus
2 - Renégocier la dette auprés du banquier pour réduire les dépenses
3 - Changer d'énergie

... la suite bientot

Publié dans observation

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